"Where are you left if you miss the message the blue nights bring?"
- Joan Didion, Blue Nights
A CERTAIN FEELING OF WEIGHTLESSNESS
Une série photo-poétique où les vers sont des vignettes carrées.
Ce travail découle d’un désir, dans un moment où je faisais princiaplement du photo-journalisme, de renouer ma pratique photographique avec mes ressentis intimes et la littérature qui m’a construit. Il a ses racines dans les écrits de Joan Didion, Blue Nights, et Play It As It Lays, dans lesquels elle aborde le deuil, la dépression, et un certain sentiment de suspension, un manque de but. De retour à l’école pour un master de photographie à Syracuse, j’étais perdue. Je ne ressentais pas la joie et le sentiment d’apartenance que j’avais projeté, et me sentais alors proche des personnages de Joan Didion qui déambulent, en quête d’une réponse, d’un miracle.
Dans Play It As It Lays, il y a une jouxte continue dans l’esprit de Maria entre le temporaire et le permanent: il y a des choses que l’on s’autorise dans des moments suspendus, qu’on ne se permet pas dans notre quotidien. Ce sont ces instants qui m’intéressent. Ces instants qui peuvent mentir ou révéler. S’arrêter sur l’eau du bain qui coule, le soleil du soir sur un bouquet de fleurs fanées. Autant de moments d’une poésie dévastatrice. Des vignettes, en plan toujours serré, qui viennent s’assembler pour peindre un tableau délicatement cruel. Chercher, à travers des objets et gestes anodins, à exprimer cette tristesse douce, dans laquelle on pourrait se lover. Des visages ponctuent la série pour devenir familiers, presque des personnages auxquels on pourrait s’attacher. Les images sont mises en scènes et éclairées à Syracuse, NY et à New York, NY.
A certain feeling of weightlessness
In this series of photographs, staged and lit, I chased this feeling of weightlessness. I started this series after coming to the realization that everything we see, read, and "consume", informs our work, from the walks we go on to the novels we read. Here, I attempt to corral of my subconscious influences and produce photographs in a way that is self-aware and directly derivative of certain writings. They are heavily inspired by the works of Joan Didion, the short stories of J.D. Salinger, and the poetry of William Carlos Williams. There are the blues of dismay and the golden hues of hope, that influence and change each other.